PORTRAIT DE VIE: Une tisserande marocaine

Exemple de vie d’une tisserande marocaine

 

Qui n’aime pas les histoires de vie très différentes de notre mode de vie européen?

Voici l’histoire d’une vie, pas si éloignée géographiquement de nous car il nous suffit de traverser la Méditerranée pour la rencontrer, mais pourtant si loin de nos habitudes.

Nous vous présentons Aicha, 37 ans, tisserande marocaine.

 Aicha vit à Arzourh dans un petit village berbère très reculé de l’Atlas. Elle est issue d’une grande famille berbère modeste de 7 enfants.

Elle et ses 4 soeurs ne sont pas allées à l’école. La question ne se posait pas. Dans la famille les femmes deviennent tisserandes et c’est leur mère, leurs tantes restées au village, qui leur enseignent cet art ancestrale qui comme vous l’aurez compris se transmet de génération en génération.

La vie de Aicha était donc tout tracée. Heureusement Aicha aime tisser des tapis. C’est pour elle un moyen d’expression artistique et elle trouve que « ce n’est pas trop fatiguant ».

Aicha tisse des tapis berbères Beni Ouarain entièrement en laine de mouton.

 Quand elles le peuvent, les femmes du village se regroupent pour tisser leurs tapis sur des grands métiers à tisser en bois, qui appartiennent aux familles depuis très longtemps. Elles travaillent dans la joie et la bonne humeur en racontant des anecdotes de vie à leurs voisines - amies.

Aïcha enseigne l’art du tissage à ses deux filles comme le veut la coutume, mais elle est tout de même partagée entre tradition et évolution de la vie. Elle aimerait  offrir à ses 3 enfants la possibilité de faire des études. Seulement l’école la plus porche est située dans un village plus grand à 10 km de piste de sable et de cailloux. Il est difficile dans ces conditions d’envoyer les enfants à l’école car en plus Aicha ne conduit pas.

 Et son mari? Les hommes du village font partie intégrante de cette vie autour du tapis berbère puisque c’est eux qui s’occupent de la commercialisation. C’est d’ailleurs son fils qui reprendra le flambeau dès qu’il en aura l’âge. Régulièrement Faouzi, le mari de Aicha se rend à Fez (150 km) pour vendre les productions du village. Il y reste plusieurs jours puis revient les bras chargé de produits commandés par les autres habitants (cosmétique, jouets, vêtements, tissus…).

  Il faut des semaines entières avant qu’un tapis ne soit entièrement confectionné. Chaque noeuds est réalisé à la main, et des noeuds il en faut beaucoup, beaucoup!

Le tissage ne représente pas la seule étape pour Aicha. Son mari se rend régulièrement à Tazaa (40 km) pour acheter de la laine brut, issue de la tonte des moutons de la région.

Aicha doit ensuite laver la laine, la colorer, la faire sécher, la filer…. Puis monter la trame de son tapis sur le métier à tisser… Nous sommes loin des kits de création que l’on peut acheter chez nous ;-) (Nous reviendrons en détail sur les étapes de la réalisation d’un tapis berbère dans un futur article du blog).

 Lorsque Aicha ne fait pas de tapis, elle a une vie semblable à la notre à quelques exceptions près.

  Elle prépare les repas pour sa famille, se fait inviter parfois à manger chez des amies, assiste à des mariages, à des naissances, surfe sur son smartphone (quand la connexion passe), regarde ces programmes préférés à la télé. Ce qu’elle aime le plus sont les séries romantiques égyptiennes.

En revanche le confort moderne que nous connaissons n’est pas encore arrivé jusqu’au village. Aicha va encore chercher son eau au puis du village. Elle a de la chance, il est à 10 m de sa maison. Il y a aussi les coupures d’électricité qui sont courantes au village et les soirées se finissent souvent à la chandelle. Mais Aicha possède une chose que l’on ne trouve pas partout! Elle a une vue splendide sur les montagnes, un calme époustouflant, saisissant, loin du tumulte des grandes villes.

Aicha est heureuse de sa vie. Elle aime son mari et ses trois enfants sont en bonne santé. Sa famille est modeste mais n’est pas pauvre. Ils ont le nécessaire pour vivre. Son mode de vie est simple, loin de la sur-consommation des pays occidentaux et pour rien au monde elle ne voudrait changer cela.

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